Entreprises : Devez-vous assurer vos pertes d’exploitation ?

Après un grave sinistre, une entreprise doit faire face à une réduction de son activité, voire un arrêt total. Un coup du sort qui peut nuire à son chiffre d’affaires…et à sa survie.

reportage

Vendue séparément ou en inclusion dans des contrats d’assurance packagés (assurance multirisque professionnelle par exemple), la garantie perte d’exploitation permet d’aider les entreprises ayant subi un dommage (bris, incendie, dégât des eaux, catastrophes naturelles…) à gérer financièrement un ralentissement de leur activité. « Dans notre jargon, nous avons coutume de dire que la garantie pertes d’exploitation est le contrat d’assurance-vie de l’entreprise. Elle a pour but de replacer la société dans la situation financière qu’elle avait avant le sinistre » explique Patrice Devimeux, expert d’assuré spécialiste en pertes d’exploitation. « C’est donc censé couvrir l’ensemble de ses charges fixes (salaires, loyers, impôts, taxes, interêts d’emprunt… Ndlr.) qui ne peuvent être absorbées en raison de la perte de son chiffre d’affaires, mais ça lui permet également d’être accompagnée dans toutes les mesures qu’elle souhaitera prendre pour limiter les conséquences du sinistre ».

La garantie perte d’exploitation est-elle nécessaire pour une entreprise?

Loin d’être obligatoire, la garantie pertes d’exploitation est toutefois vivement recommandée pour permettre à une société de rebondir après avoir subi de lourds dommages. « Il est légitime et indispensable pour une entreprise de s’assurer en pertes d’exploitation. Ne serait-ce que parce que le non fonctionnement d’une toute petite machine peut parfois bloquer tout le circuit de production » conseille Patrice Devimeux. Le tarif de la garantie varie en fonction de la nature des activités de l’entreprise, de l’assurance dommages souscrite (obligatoire pour être indemnisé en pertes d’exploitation), de différents coefficients (durée d’interruption de l’activité, limitation contractuelle d’indemnité…) et selon, également, la période d’indemnisation (12 mois minimum). « Au regard d’un coût souvent important pour aboutir à un montant d’indemnisation satisfaisant en cas de sinistre, les jeunes entreprises préfèrent souvent s’assurer qu’au cours de leurs premières années d’existence, pour être sures que leur activité démarrera sous les meilleurs hospices » confie un expert de chez Texa.

Exemple d’indemnisation en garantie pertes d’exploitation

Une entreprise devait enregistrer des ventes de l’ordre de 12 millions d’euros avant qu’elle ne soit victime d’un incendie. L’analyse de ses charges comptables rapportées à ses résultats passés montre : - des frais variables selon un niveau des ventes de 60%, soit : 7,2 millions d’euros - des frais fixes supportés même en cas de sous activité ou d’arrêt total, de : 3 millions d’euros - un bénéfice avant impôts de : 1,8 millions d’euros. L’incendie a eu pour conséquence de faire perdre 50% des ventes avant de retrouver un niveau normal. Ainsi, sur les 6 millions d’euros de ventes perdues : - les 60% d’achats variables du chiffre d’affaires perdu n’ont pas à être indemnisés puisqu’ils ne peuvent pas être engagés, - sur les 3 millions d’euros de charges fixes, 50% correspondant aux ventes perdues doivent être indemnisés, soit 1,5 million d’euros, - sur les 1,8 millions d’euros de capacité bénéficiaire, 50% correspondant aux ventes perdues doivent être indemnisés soit 0,9 millions d’euros. Ainsi, la perte d’exploitation indemnisable est de 1,5 + 0,9 = 2,4 millions d’euros, ce qui permet à l’entreprise de rétablir son bénéfice à 1,8 millions d’euros.